Comment gagner du temps dans la préparation de tes parties de JDR (sans sacrifier la qualité)

Le rôle de Maître du Jeu est chronophage. La préparation d’une campagne ou même d’une session peut prendre un temps qu’il n’est pas toujours simple de trouver dans le quotidien. Je joue en moyenne 2 fois par semaine en tant que Maître du Jeu. J'ai développé pas mal de stratégies qui me permettent de tenir ce rythme, quel que soit mon agenda de la semaine. Je vais te donner mes astuces pour prévoir, anticiper et pour répartir ton temps. Tu vas voir comment gagner en efficacité et surtout alléger la préparation de tes sessions.

Ton organisation commence dès la création de ta campagne

Il faut tout d’abord relativiser et te détacher de la vision du Maître du Jeu qui a passé deux ans à réfléchir au moindre détail de son lore, à la moindre option scénaristique, à tous les possibles et ce, huilé par un système parfait et sans faille. En réalité, la plupart des MJ partent d’une idée, notent ce qui leur vient en tête, puis détaillent plusieurs éléments en fonctions de leurs envies ou compétences. Enfin, ils lancent la campagne bon an mal an.

La première chose est donc de lâcher prise : Ton jeu de rôle sur table sera imparfait, incomplet et modifié au fur et à mesure. C'est normal ! Ne te mets pas une pression aussi lourde : la rumeur qui te fait penser que chaque MJ pense à tous les moindres détails est infondée.

Maintenant que le deuil est fait, voyons ce qui peut être mis en place pour que tes sessions soient bien préparées, efficace et aussi rapide que possible.

Je vais parler ici d’une préparation de campagne, mais cela s’applique également pour un one shot. Tu peux également lire notre guide complet sur la préparation d'une campagne ici.

Tu peux considérer la création de ta campagne selon trois grands axes :

  • L’univers qui englobe la carte, les factions, le lore, les races, le bestiaire…
  • Le scénario qui précise les PNJs clés, les enjeux pour les joueurs, les étapes, les énigmes…
  • Le système qui cadre les compétences, les jets de dés, les sensations de jeu, l’équilibrage

Pour présenter ton JDR à tes joueurs, il faut que tu sois à l’aise avec ces trois aspects. Mais pas besoin d'attendre que ce soit parfait ! Si tu as suffisamment réfléchi à ces points, que tu les maitrises assez pour les présenter et les mettre en application le temps d’une session, alors ça suffit largement.

À l’inverse, si tu prépares tout en amont, dis-toi bien que tes joueurs découvriront tout au compte-goutte. Tu peux donc avancer brique par brique et petit à petit. Pas besoin de tout anticiper et noter la description de chaque lieu, chaque PNJ, de prévoir le combat de boss de l'acte final avant même de commencer de jouer.

C’est un conseil récurrent chez QuestMaker : lance-toi dès que possible !

Comment bien préparer ton univers pour gagner du temps ?

Tu n’es pas obligé de créer la carte complète de ton monde : commence par la région de départ de ton JDR, voire une simple description de la ville où tes Personnages Joueurs vont débuter leur aventure. De même, tu n’as pas à présenter chaque faction dans le détail. Concentre-toi sur celles directement visibles par les joueurs. Les autres pourront être développées dans un second temps.

De même pour ton lore : Rédige un plan avec les idées principales mais ne détaille que ce qui sera utile tout de suite au contact de tes joueurs.

La seule chose essentielle est que tu puisses répondre à une question posée par un joueur, même de manière évasive. Cela implique de maitriser ton sujet, d’avoir en tête l’idée de ce que tu veux créer, quitte à improviser les réponses en restant simplement cohérent avec ton univers.

Une bonne chose à faire si tu es pris par le temps, c'est de t’inspirer d’un univers que tu connais bien (qu’il s’agisse d’un film, d’un livre, d’un manga…). Que tu l’assumes ou que tu le reprennes en le modifiant, cela te permet de rapidement trancher.

Par exemple, si ton univers reprend les codes du Seigneur des Anneaux, il te sera plus simple de trancher des questions d’ordre politique, technologique, géographique ou magique sans avoir pris le temps de les préparer.

Comment gagner du temps dans la préparation de ton scénario de JDR ?

Ici, il est plus dur de faire l’économie d’une bonne préparation. Il te faut pouvoir présenter les PNJs clés que vont rencontrer tes joueurs. Tu dois leur présenter des enjeux clairs et maitriser les enjeux secondaires ou cachés qui pourraient prendre le dessus. Et si énigme il y a, impossible d’en improviser une !

Cela étant dit, il est possible de limiter le travail en découpant ton scénario en plusieurs chapitres. Ainsi, pas besoin que tu crées l’intégralité de ta campagne mais seulement une partie plus restreinte. Quitte à te concentrer sur une ou deux sessions à la fois.

Cela risque de te pousser à guider davantage tes joueurs mais encore une fois :c’est ton rôle ! Il vaut mieux un MJ qui ne prépare ses sessions qu'une à une mais qui soit à l'aise avec une narration guidée, plutôt qu'un Maître du Jeu dépassé par la masse d'information et mal préparé. Laisser une liberté totale à ses joueurs n'est pas une fin en soit : ce qui compte, c'est de les faire profiter de ton univers. Si tu passes à côté de ça parce que ton univers est trop ambitieux, c'est dommage. Préparer mieux, c'est parfois préparer moins.

Si tu veux nos conseils pour préparer un scénario fun et non-linéaire, consulte notre guide complet ici.

Comment construire un système de jeu simple sans que ça devienne chronophage ?

Là encore, lance-toi ! C'est le meilleur moyen de démarrer sans perdre de temps. Crée une fiche perso fonctionnelle, avec des compétences qui te plaisent et qui répondent aux sensations de jeux que tu veux transmettre à tes joueurs. Décide d’un système de dé que tu auras trouvé dans un livre ou sur le net -et simplifie le au besoin. Pas besoin de faire plus compliqué.

Idem pour l’équilibrage : que ce soit en faisant des tests ou à l’instinct, fixe rapidement un ennemi type. Et à partir de lui, tu pourras apporter des modifications afin de créer ton bestiaire. Tu auras juste à ajuster le nombre d'ennemis au cas par cas.

Sur ce point, seule l’expérience fonctionne réellement. Il n’y a qu’en mettant ton système à l’épreuve que tu pourras en éprouver la solidité, la pertinence et les limites.

N'hésite pas à tester plusieurs systèmes pour  déterminer ceux qui te plaisent le plus, ceux que tu trouves les plus efficaces, ceux qui te semblent les plus rapides et simples à mettre en place. Tu peux lire notre guide à ce sujet qui présente 3 systèmes de jeu de rôle sur table efficaces.

systeme de jeu de role

Tes joueurs ne t’en voudront jamais de tâtonner, de mettre à jour tant que c’est justifié et que tu fais ça dans l’intérêt général. Pas besoin de s'en cacher !

Quant à tes combats de boss, ils sont essentiels et devraient être le summum de ce que ton système peut proposer. Ne les prépare donc que lorsque tu es à l’aise avec les combats simples et que tu as identifié ce qui fonctionnait auprès de tes joueurs.

Par exemple, si au cours de plusieurs combats, tu te rends compte que les phases de corps à corps sont poussives avec les personnages qui enchainent de phases d’attaques/défenses peu intéressantes mais que la magie à distance est un point plus fluide, fait de ton boss un mage. Trouve un moyen d’occuper les joueurs guerriers autrement que par un échange de coups contre des gardes du corps, en les forçant par exemple à manipuler de grands panneaux pour défendre leurs compagnons, ou à courir briser des stèles anti-magiques.

Enfin, pour ton système, si tu manques de temps, tente de créer quelque chose de viable et simple. Ajoute ensuite tes idées au fur et à mesure. Cela peut même se justifier dans l'histoire par la montée en puissance des PJs, ou encore l’introduction de mécaniques liées à des évènements dans ton lore.

Comment créer des outils pour gagner du temps dans tous tes JDRs ?

Une bonne astuce, c'est d'investir ton temps dans des outils qui te seront utiles dans toutes tes campagnes. Cela demande en effet de se poser un moment mais te fera gagner du temps pour la plupart de tes campagnes et scénarios. Je parle ici de la mise en place d’une banque de données qui sont transposables à toutes tes parties.

Par exemple, dans toutes mes campagnes, les composantes alchimiques, les herbes, les métaux, les tissus et les essences de bois ont les mêmes noms et globalement les mêmes propriétés. Ainsi, quel que soit l’univers, si mes joueurs trouvent du lampsur, ils sauront qu’il s’agit d’une plante curative. Son utilisation, sa puissance, ses effets secondaires pourront varier d’un univers à l’autre mais pas sa fonction principale.

Un autre exemple est celui de PNJs récurrents.

Si mes joueurs croient un jeune homme plein d’entrain qui veut les aider, il s’appellera vraisemblablement Billy -ou variation- et aura un cheveu sur la langue.
Il sera insistant, pas toujours débrouillard mais toujours dévoué et volontaire.

Autre exemple, en référence à l’œuvre de Terry Pratchett dans les Annales du Disque-Monde, tous mes chameaux sont d’excellents mathématiciens, et ce quel que soit mon univers.

Enfin, j’ai des ennemis types qui peuvent être réutilisés et réadaptés.

Mes gobelins ont quasi systématiquement le gimmick d’infliger une attaque sournoise inévitable quoique très faible à mes joueurs en fin de tour.
Mes trolls se régénèrent, mes sangliers chargent et piétinent.

Bien sûr, les modalités de ces actions et leur équilibrage sont à revoir rapidement à chaque campagne, mais leurs archétypes sont posés.

Cette préparation et cette réutilisation d'outils ont deux vertus principales :

  • Celle du gain de temps qu’elle me procure systématiquement maintenant. Il s’agit là de sujets déjà actés, auxquelles j’ai déjà réfléchi et dont les réponses sont toutes trouvées. Certes je dois adapter mais pas besoin de créer à partir de rien.
  • Celle de la connaissance de mes joueurs récurrents. Car ceux-là connaissent ces ficelles et peuvent aller chercher des composantes précises ou réagir rapidement à un PNJ qu’ils reconnaitraient. Ils gagnent en visibilité et en compréhension et leurs personnages semblent alors connaitre déjà certaines choses basiques de leur univers.

Cette astuce peut être transposée à tout un tas de choses et utilisée en partie ou en intégralité.

Il est même possible de jouer avec tes propres codes par la suite.

Tout à coup, le lampsur est un poison, Billy est diabolique, le chameau est incapable de compter… Vos joueurs comprendront rapidement que les cartes sont rebattues et qu’il leur faudra être attentifs.

Avec cette astuce, tu gagneras vite du temps au cas par cas, tu auras les bonnes infos sans avoir prévu puisque ce sont des invariables -ou presque.

Comment improviser en JDR peut te permettre de gagner beaucoup de temps de préparation ?

Bien sûr, le meilleur moyen de gagner du temps reste l’improvisation. Plus tu seras capable d’improviser, moins la charge de ta préparation sera lourde et plus tes parties seront fluides.

Mais l’improvisation, ça se prépare ! Si une belle part est innée et se consolide par l’expérience, il existe plusieurs conseils permettant de faciliter l’improvisation même chez un MJ débutant. Nous avons écrit un guide à ce sujet, mais tu peux lire également ce guide avec nos meilleures astuces pour improviser tes parties.

La première chose à faire est un bilan de tes forces et faiblesses. Es-tu à l’aise avec les énigmes, la création de système de jeu, le dessin de cartes, l’incarnation de PNJs… ? Plus tu es à l’aise, plus tu peux te permettre une préparation légère.

En revanche, les sujets les moins maitrisés seront ceux qu’il te faudra préparer afin d’éviter l’improvisation.

Par exemple, si je n’ai pas le temps de créer une carte pour une session, cela ne me pose aucun problème, je pourrais toujours sortir une feuille et en improviser une -fonctionnelle sinon précise et complète- pour répondre aux questions de mes joueurs. En revanche, je dois préparer mes énigmes puisque c’est là un sujet sur lequel je ne me sens pas capable d’inventer sur le tas.

Cela permet de dédier son temps aux postes sensibles, en se laissant la place d’improviser sur ceux maitrisés.

La deuxième chose à faire est de préparer des listes de possibles. Par exemple, des listes de noms, de rencontres, d’objets. Ces listes pourront être consultées en cours de session pour y trouver une inspiration sur mesure.

J’ai toujours une liste de noms de PNJs, que je vais chercher sur le site fantasynamegenerators. Ce site permets de générer rapidement de nombreux noms selon les paramètres donnés (race, époque…). Avec cette liste, lorsque mes joueurs croisent un PNJs, celui-ci a toujours un nom.
Je le coche dans ma liste et le tour est joué.

Tu peux également récupérer la Bibliothèque de PNJ ou encore lire notre guide complet sur les PNJ ici.

Idem pour les objets. Mes joueurs fouillent une pièce pour laquelle je n’ai pas prévu de trésor ? Je consulte ma liste et trouve le loot le plus adapté. Il n’est pas nécessaire de toujours trouver des objets épiques et puissants. La fouille d’une taverne se conclura surement par la mise en lumière d’une bouteille ou d’un jeu de cartes incomplet, mais au moins les joueurs auront trouvé quelque chose !

Ces listes demandent une anticipation en amont mais pas vraiment de temps. Tu peux rapidement coucher sur papier les idées qui te viennent et y revenir régulièrement, simplement pour allonger la liste quand tu penses à une nouvelle option.

Enfin, la troisième chose à faire est de prendre des notes en session.

C’est un réflexe important à acquérir. Celui d’enrichir ton JDR en cours de route et de le consigner.

Cela te permet d’écrire ton JDR au fur et à mesure. De l’étoffer sur le moment et de le développer grâce à un travail effectué sur le temps de tes sessions.

C’est en jouant, dans le feu de l’action que nous viennent souvent des idées qui nous manquaient lors d’une écriture à distance de notre campagne.

Noter en session, c’est accepter la part d’incertitude tout en l’intégrant à l’univers. C’est s’entrainer à l’improvisation et s’entrainer à la création. C’est gagner du temps pour ses sessions et pour les sessions futures.

Tu es armé pour gagner du temps... et jouer beaucoup plus souvent !

Voilà, en somme, les astuces de gain de temps. Créer efficacement, déterminer des points d’ancrage auxquels se rattacher et préparer son improvisation.

Cela n’annule pas la charge de travail du MJ, mais peut permettre de gagner du temps ça et là.

Et je finirai par rappeler l’importance du lâcher prise.

L’erreur n’est pas un échec, l’hésitation n’est pas une faiblesse. Le MJ tout créateur qu’il soit n’est pas un dieu sans faille ! Et tes joueurs le savent. Ils savent que tu es dans leur équipe, que tu prends de ton temps pour leur proposer ce JDR et ils sauront être indulgents au besoin.

Utilise ces différentes techniques, et profite-en pour gagner du temps dans tes futures parties !

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